Reprise limitée de nos activités
À Madagascar, la situation sanitaire liée au covid19 a tendance à se détériorer : le nombre de cas contacts augmente sensiblement (326), particulièrement dans la ville de Tamatave (grand port côtier de l’Est) qui enregistre aussi les deux premiers décès, ainsi que dans la capitale, Tananarive. Plus d’un tiers des malades, toutefois est guéri.
Les mesures de confinement ont été reconduites dans ces villes et des restrictions de circulation sont imposées dans tout le pays. En région Itasy (où se trouve Ampefy), peu touchée pour l’instant, le port du cache bouche est obligatoire dans la rue, depuis ce lundi 18 mai 2020.
Dans ce contexte, comme je l’indiquais dans ma précédente publication, nos élèves de la classe de CM2 (examen du CEPE en fin d’année scolaire) ont repris le chemin de l’école pour la troisième semaine après une longue période de fermeture totale des établissements. Du point de vue scolaire, leur enseignant est plutôt satisfait car cela ne semble pas avoir occasionné trop de retard ni de perte de concentration pour les élèves.
Ce petit point sur la situation générale étant fait, revenons à nos activités qui reprennent tout doucement. Aujourd’hui, nous avons puisé dans notre stock pour distribuer 18 kg de riz à chacune des 40 familles dont nous scolarisons les enfants dans notre école. La situation ordinairement très précaire de ces familles est encore plus fragilisée par la crise économique générée par la crise sanitaire : c’est un petit coup de pouce que nous leur donnons, car le riz est la base de l’alimentation des Malgaches et nos élèves ne bénéficient plus de la cantine depuis le début de la crise du coronavirus.
Nous avons aussi remis aux élèves de CM2 des masques de protection qu’ils portent en permanence à l’école. Enfin, chaque élève a reçu ce matin 3 bouteilles de Covid Organics (CVO) le fameux « tambavy » (tisane) à base d’artémisia (cf. reportage en fin d’article) produit à Madagascar et exporté ces dernières semaines dans plusieurs pays d’Afrique.
Comme toujours, il peut y avoir une certaine polémique quant au degré d’efficacité (sur le coronavirus), tant sur le plan préventif que curatif, de ce remède naturel à base de la plante « artémisia », très connue en Afrique pour ces excellentes vertus curatives contre le paludisme qui, rappelons-le, tue chaque année plusieurs centaines de milliers de personnes dans le monde. Qu’il y ait aussi volonté de la part du gouvernement malgache de faire, en ce temps de crise sanitaire, de la communication, nous n’en doutons pas. Il n’est sûrement pas le seul. Pour ce qui nous concerne, nous avons pris le parti de distribuer aux élèves cette préparation naturelle, selon les recommandations (dosage et périodicité adaptés aux enfants) du Centre Opérationnel covid19, avec l’accord formel, écrit, des parents.
Néanmoins, l’objet de cette petite publication n’est pas d’ouvrir le débat « pour/contre/sans avis » sur l’usage du CVO mais simplement de souhaiter que les "Institutions" posent un regard moins condescendant (parfois même méprisant) sur la médecine et la pharmacopée traditionnelles (par exemple 80 % des Malgaches l’utilisent), et plus généralement sur les médecines et techniques alternatives et/ou complémentaires aux médicaments chimiques, non seulement dans les pays d’Afrique mais aussi dans nos pays occidentaux. Cette question est rendue cuisante d’actualité avec cette crise sanitaire et doit nous inciter à la réflexion, d’autant que des enjeux économiques colossaux sont, bien entendu, présents en arrière-plan…
Pour illustrer ce propos, je vous invite à découvrir ce reportage très édifiant, diffusé sur la chaîne d’information France24 en 2019. Voici donc deux liens, un vers France24 et un vers la vidéo diffusée sur youTube.
https://www.youtube.com/watch?v=W6TgP5RlsDQ
https://www.france24.com/…/20190111-paludisme-malaria-busin…
Merci et bon courage à toutes et tous.